Tatouages et IRM : ce qu’il faut savoir, surtout en post-cancer

Dans le cadre d’un suivi médical, notamment après un cancer, les examens d’imagerie comme l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) sont courant.
De plus en plus de personnes choisissent de se faire tatouer après un épisode de maladie, que ce soit pour marquer une étape de vie ou pour reprendre possession de leur corps.
Mais une question, pas si anodine que cela peut se poser : est-ce qu’un tatouage peut poser problème lors d’un IRM ?

Pourquoi se poser la question ?

Les IRM utilisent un champ magnétique très puissant pour produire des images détaillées du corps. Or, certaines encres de tatouage contiennent des particules métalliques, notamment des oxydes de fer ou d’autres métaux comme le titane ou le cuivre. Ces composants peuvent potentiellement :

  • Interférer avec les images : des artéfacts (zones floues ou déformées) peuvent apparaître sur l’image, gênant l’interprétation médicale.

  • Provoquer des sensations de chaleur : certains patients ont rapporté des picotements ou une sensation de brûlure pendant l’examen.

  • Créer des réactions inflammatoires locales, surtout si le tatouage est récent

 

Que disent les études ?

Des publications médicales rapportent plusieurs cas de brûlures et de distorsions d’image lors d’IRM chez des patients tatoués :

  • Une étude de 2012 publiée dans l’American Journal of Roentgenology a documenté des réactions cutanées chez des patients tatoués subissant une IRM.

  • Des cas cliniques rapportés dans des revues scientifiques indiquent que même en l’absence d’oxydes de fer, d’autres métaux présents dans certaines encres peuvent causer des effets similaires.

  • Les artéfacts sont plus fréquents lorsque le tatouage est proche de la zone examinée, par exemple : un tatouage sur le thorax lors d’une IRM mammaire ou un tatouage sur le dos pour une IRM du rachis.

Et les scanners ou PET-scans dans tout ça ?

Contrairement à l’IRM, les scanners utilisent des rayons X (et non un champ magnétique), ce qui limite les risques d’interactions avec les pigments métalliques contenus dans certains tatouages. De ce fait :

  • Il n’y a pas de risque de chauffe ou de picotements, comme cela peut arriver lors d’une IRM.

  • Les artefacts sur l’image sont rares, mais pas impossibles si le tatouage est très dense en pigment ou situé directement sur la zone d’intérêt (ex. : scanner thoracique et tatouage sur la poitrine).

  • Pour le PET-scan, qui combine l’imagerie par scanner et l’injection d’un traceur radioactif, même constat : les tatouages n’interfèrent quasiment pas avec les résultats. Le traceur utilisé (comme le FDG) cible l’activité métabolique, pas les pigments.

Recommandations pour les patients

Pour éviter toute complication, il est recommandé de :

  • Effectuer l’IRM avant de se faire tatouer.
  • Informer le personnel médical avant l’examen de la présence de tatouages, surtout s’ils sont récents ou situés près de la zone à explorer.
  • Reporter un tatouage si une IRM est programmée dans les semaines suivantes. 
  • Signaler toute sensation inhabituelle (chaleur, picotement) pendant l’examen.
  •  Les composés métalliques ( Pigments inorganiques ) sont souvent présent dans les encres de couleurs. Les oxydes de fer (rouge, brun), le dioxyde de titane (blanc), le sulfure de cadmium (jaune), et le cuivre (vert, bleu). Parlez- en avec votre artiste tatoueur.
  • Attendre au minimum un an après la fin des traitements avant de faire un tatouage.
  • Demander l’avis de votre médecin, oncologue ou chirurgien, notamment si le tatouage est destiné à recouvrir une cicatrice.

 

En conclusion

Le tatouage n’est pas contre-indiqué avec une IRM, mais il peut nécessiter quelques précautions. Dans un contexte post-cancer, où chaque examen d’imagerie compte, mieux vaut anticiper et s’informer. Un bon timing entre IRM et tatouage peut éviter bien des désagréments et garantir des images fiables pour un bon suivi.

Parlez en en amont avec l'équipe médicale qui vous suit et avec votre artiste tatoueur.

Sources :

 

Article réalisé par Stan PIERRAT, président fondateur de l'association, patient expert & coach sportif diplômé d'état

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